Pourquoi faire intervenir des clowns auprès de personnes autistes en établissement spécialisé ?

05/06/2025

 

Clowns en établissement spécialisé : créer du lien avec les personnes autistes par une approche sensible et bienveillante

Créer un lien avec une personne autiste demande du temps, de la patience… et une infinie délicatesse. Dans les établissements spécialisés, où le quotidien est souvent structuré par des routines sécurisantes, toute interaction extérieure doit s’inviter avec douceur.

C’est là qu’interviennent les clowns professionnels de Clowns Z’hôpitaux. Grâce à leur approche sensible, sensorielle et non verbale, ils réussissent à entrer en relation avec des personnes dont le monde semble parfois difficilement accessible.

Sans forcer, sans brusquer, ils s’adaptent au rythme de chacun pour faire émerger un sourire, un regard, une émotion partagée. Ces moments, aussi discrets soient-ils, marquent profondément les personnes accompagnées… et celles qui les entourent.

 

L’autisme : mieux comprendre pour mieux accompagner

Aujourd’hui, plus de 700 000 personnes vivent avec un trouble du spectre de l’autisme (TSA) en France, dont environ 100 000 ont moins de 20 ans (source : Inserm).

L’autisme est un trouble neurodéveloppemental qui affecte la communication, les interactions sociales et les comportements.

Chaque personne autiste est unique : certains ne parlent pas, d’autres ont un langage très développé mais des difficultés relationnelles, certains évitent le contact visuel, d’autres expriment leur inconfort par des gestes répétitifs.

 

 

Des structures adaptées pour accompagner les personnes autistes tout au long de leur vie

En France, les personnes autistes peuvent être accompagnées dans des établissements spécialisés, en fonction de leur âge, de leur autonomie et de leurs besoins spécifiques. Ces structures ont pour mission de favoriser leur développement, leur bien-être, leur insertion sociale ou professionnelle, tout en leur apportant un accompagnement médico-social adapté.

Pour les enfants et adolescents, il existe des IME (Instituts médico-éducatifs) ou des CMPP (Centres médico-psycho-pédagogiques) qui offrent des suivis éducatifs et thérapeutiques dès le plus jeune âge. Certains établissements, comme les IMP ou les SIPFP, proposent également des parcours scolaires et préprofessionnels personnalisés.

À l’âge adulte, l’accompagnement se poursuit dans des structures telles que les ESAT (Établissements et services d’aide par le travail), les MAS (Maisons d’accueil spécialisées), les FAM (Foyers d’accueil médicalisé), ou encore les foyers de vie, qui proposent un cadre adapté pour les activités du quotidien et la socialisation.

Ces établissements, souvent méconnus, sont essentiels dans le parcours de vie des personnes autistes. Ils constituent aussi des lieux privilégiés d’intervention pour nos clowns, qui adaptent leur présence avec finesse et sensibilité à chaque lieu et à chaque résident.

 

 

Pourquoi des clowns en établissement spécialisé ?

Une approche sensorielle, douce et respectueuse

Les clowns professionnels de l’association Clowns Z’hôpitaux ne font ni spectacle, ni animation. Leur mission est bien plus subtile : entrer en relation avec l’autre, sans jamais l’envahir. Dans un établissement accueillant des personnes autistes, cela peut passer par une communication non verbale, sensorielle, poétique.

Un geste ralenti, une respiration synchronisée, un chant doux ou le simple son d’un kazoo : ces petits riens deviennent des portes d’entrée vers un échange, une attention partagée.

« Avec les personnes autistes, le langage ne passe pas toujours par les mots. Il faut savoir se taire, écouter, ressentir », confie Sandrine Hugot, directrice artistique de l’association.

Cette posture nécessite une formation spécifique, mais aussi une profonde écoute éthique : chaque interaction est pensée avec délicatesse, dans le respect de la singularité de la personne.

Les bienfaits d’une intervention de clowns auprès d’un public autiste

Rompre la routine et enrichir le quotidien

Dans un établissement, le temps peut sembler figé. Les gestes, les repas, les soins : tout est codifié. L’intervention des clowns vient rompre le cadre, surprendre – en douceur – pour réintroduire le jeu, la créativité, l’émotion.

Pour les résidents autistes, ces instants peuvent devenir des repères émotionnels précieux. Ils peuvent raviver des expressions, stimuler une interaction, éveiller un sourire. Ils rappellent que la personne, au-delà du trouble, a une richesse émotionnelle à exprimer, un monde intérieur à partager… à sa manière.

Offrir un regard différent sur la personne

Pour les soignants aussi, l’arrivée des clowns est un moment attendu. Elle permet parfois de redécouvrir un résident : celui qui ne réagit à rien, rit en entendant un son de clochette. Celle qui évite tout contact accepte de tendre la main pour caresser une plume.

« Grâce aux clowns, j’ai vu des choses que je n’avais jamais vues chez certains résidents. Leur approche est complémentaire à la nôtre. Ils apportent un autre regard. » Claire

Educatrice spécialisée en MAS

Pour les familles : des moments d’apaisement

Voir son enfant, son frère, son parent interagir avec les clowns, c’est souvent un bien être émotionnel. Pour les familles, ces instants insufflent de l’espoir et de la confiance.

« Ce jour-là, il a ri aux éclats. Ce rire, je ne l’entends pas souvent. Les clowns arrivent à se connecter à lui, à allumer quelque chose en lui. Et en moi aussi. » Karine

maman de Thomas, 13 ans

Récit d’une visite de clowns : une poésie silencieuse avec Arthur 5 ans

Une rencontre en silence et en couleurs

Dans un établissement , un lundi matin, les couloirs sont calmes, rythmés par les voix douces des éducateurs. Au fond d’une salle sensorielle baignée de lumière tamisée, assis sur un gros coussin, Arthur, 5 ans, regarde fixement un mobile suspendu qui tourne lentement.

Il ne parle pas. Il n’aime pas qu’on le touche. Il fuit le regard des autres. Mais il est là, bien présent.

Deux clowns, Olga et Johnny Moon, entrent sur la pointe des pieds, sans bruit.  L’un fait glisser doucement un carillon entre ses doigts. L’autre souffle dans un petit kazoo, à peine audible. Arthur tourne la tête.

Il ne fuit pas. Il observe. Lentement, les clowns s’installent, à bonne distance. Pas d’intrusion. Ils attendent. Puis, tout doucement, l’un commence à faire rouler une balle colorée vers Arthur. Pas un mot. Juste ce geste. La balle s’arrête contre son genou. Il la regarde. Il tend la main. Il la pousse à son tour.

C’est un échange. Une première connexion.

Pendant plusieurs minutes, ce jeu infime devient langage. Les clowns suivent son rythme, ses silences, son attention. Ils s’adaptent à lui, sans jamais chercher à diriger.

À la fin, Arthur esquisse un petit son. Pas un mot. Mais un son adressé. Il regarde l’un des clowns droit dans les yeux. L’éducatrice, présente en retrait, souffle :
— C’est la première fois qu’il soutient un regard aussi longtemps avec quelqu’un qu’il ne connaît pas.

 

Une rencontre comme celle-ci n’arrive pas par hasard. Elle est rendue possible grâce à des formations exigeantes, un engagement artistique profond… et votre soutien !

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Le soutien des donateurs : un maillon essentiel

Vous qui lisez ces lignes, vous pouvez vous aussi devenir acteur de ces moments de joie silencieuse. C’est grâce à la générosité de nos donateurs que nous pouvons envoyer nos duos de clowns dans des structures accueillant des personnes autistes. Chaque intervention représente un engagement humain mais aussi un coût.

🔴 30 € = une visite pour un bénéficiaire
🔴 90 € = une visite pour trois personnes
🔴 500 € = une demi-journée d’intervention pour tout un établissement

Soutenez nos actions dès aujourd’hui ! 

Offrir un lien, un sourire, une rencontre

L’intervention des clowns auprès de personnes autistes crée du lien, de l’émotion, du vivant. Elle reconnaît la personne là où, parfois, la société ne voit que le trouble. Elle invite à changer de regard.

Et c’est ensemble, donateurs, familles, professionnels et artistes, que nous pouvons poursuivre cette belle mission.

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